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«Il n’y a pas de rêve interdit»

«Il n’y a pas de rêve interdit»

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Ghislain est coach de sport. Il officie dans un gymnase près du lieu où je réside pendant mes séjours à Kinshasa. Lors de mes dernières vacances dans la capitale, il a accepté de m’accompagner pendant mes séances de sport comme il l’avait déjà fait en octobre dernier. Mais contrairement à cette fois-là, cette fois-ci nous avons eu le temps de discuter. Ce n’était jamais long (pas évident de bavarder pendant des séries de squats). Mais suffisant pour repartir de la salle de sport la tête pleine d’interrogations et une conviction partagée : «il n’y a pas de rêve interdit».

Pendant que je me relevais péniblement d’une troisième série de squats, j’ai remarqué qu’il prenait des notes, le regard fixé sur la baie vitrée qui donne sur le terrain de basket-ball qui jouxte la salle de musculation.

-Qu’est-ce que vous écrivez ?, lui ai-je demandé.

-Mon équipe va jouer dans quelques jours contre celle qui s’entraîne là sur le terrain, m’a-t-il répondu.

-Votre équipe ?

 C’est ainsi que Ghislain, 25 ans, m’apprend qu’il est coach d’un club de basket-ball à Kinshasa.

-Vous voulez finir comme Steve Kerr ?

Le jeune homme a décelé la pointe d’humour dans ma question. Il a souri.

-Vous jouez au basket ?, m’a-t-il demandé, décelant dans ma question (en plus de la note d’humour) une certaine connaissance de l’actualité de ce sport. Steve Kerr est actuellement le head coach des «Warriors» de Golden State, l’une des meilleures franchises de la NBA en ce moment.

Au collège, je jouais un peu au basket. En tout cas suffisamment pour faire partie de l’équipe de l’école lors de ma dernière année. Mais je n’ai jamais été un bon basketteur. Ça me plaisait de jouer. Donc, je jouais. Faire le sport a toujours été un moteur dans ma vie.

Même si après le collège, j’ai passé un long moment où je ne faisais plus aucun sport : à la fac et pendant mes premières années professionnelles.

Rêver l’impossible

La première chose qui m’a tout de suite frappé chez Ghislain, c’est sa foi en ce qu’il fait.

A 25 ans, un diplôme d’université en poche, il estime qu’il vaut mieux pour lui vivre de sa passion du basket. D’abord joueur, il s’intéresse rapidement au management et devient entraîneur.

«J’ai encore beaucoup de choses à apprendre», m’a-t-il confié. Le jeune homme sait que devenir un coach reconnu dans un sport, quel qu’il soit, est très difficile. En RDC, peut-être encore plus.

Il voudrait aller se former à l’étranger pour apprendre davantage.

«Être joueur et être entraîneur, c’est très diffèrent», m’a fait savoir Ghislain qui semble prendre la mesure de sa décision. C’est son rêve. Il ne perd rien à essayer de le réaliser.

C’est en ce moment-là que notre discussion commence à quitter le seul cadre du sport.

Pour Ghislain, un homme ne devrait jamais renoncer à ses rêves même s’ils sont, a priori, irréalisables.

Il a raison. Comment savoir ce qui est possible de faire si l’on n’essaie pas.

C’est à dessein que j’ai évoqué Steve Kerr au début de notre conversation. Il fait partie de l’élite de sa profession. Une sorte de Jurgen Klopp du basket-ball.

Rêver de faire la carrière de Steve Kerr pour un jeune Kinois sans ressources particulières, c’est rêver l’impossible. Et c’est bien de rêver l’impossible. L’imaginaire est le seul domaine où l’humain n’a aucune limite. Dieu a bien fait les choses : pour poursuivre l’œuvre de sa création, ses créatures doivent pouvoir embrasser l’infini, défier la nature, repousser sans cesse les limites du possible, de l’imaginable.

C’est pour cette raison qu’il ne faut jamais restreindre l’imaginaire des plus jeunes, notamment des enfants. Plus le champ de leur imaginaire est ouvert, plus ils seront aptes à aller conquérir les mondes. Sans cela, l’être humain n’aurait jamais marché sur la lune ou inventé l’avion.

«Il n’y a pas de rêve interdit»

Trop souvent, les parents restreignent l’imaginaire de leurs enfants en les enfermant dans leurs propres peurs, brisant des destins et empêchant des étoiles de briller dans le ciel encore obscur de la nation congolaise.

Car au fond, c’est de rêve qu\’il nous faut au Congo. Individuellement et collectivement. C’est du rêve que naît l’ambition.

L’ambition d’être un grand peuple, fier de son passé et ouvert vers l’avenir. L’ambition de produire de grands scientifiques, écrivains, modélistes, journalistes, architectes, médecins, sportifs.

J’ignore si Ghislain aura la carrière de Steve Kerr. Mais il aurait tort de ne pas essayer. Car comme je lui ai dit, en citant une belle chanson de Céline Dion : «Il n’y a pas de rêve interdit».

Pourquoi nous priverions-nous de rêver de grandeur si la Providence ne nous l’interdit pas ?

Les Steve Kerr, Jurgen Klopp, LeBron James, Mo Salah, Serena Williams, Elon Musk, Tony Elumelu, Steve Jobs, Bill Gates, Henry Ford, Andrew Carnegie, Angela Merkel, Isabelle Kocher, etc. sont avant tout des personnes qui ont cru en leur rêve et ne se sont pas arrêtées en chemin à cause des difficultés.

Trop souvent par peur d’échouer, nous renonçons à nos rêves. C’est une insulte à la vie. Car la vie, elle ne sert qu’à cela : Rêver. Essayer. Échouer. Essayer à nouveau. Échouer à nouveau. Essayer encore. Et encore. Et encore. Jusqu’à ce que la nature valide la démarche. Et c’est le miracle qui se produit : le rêve qui devient réalité.

Je lis souvent sur plusieurs statuts Whats’App et autres publications sur les réseaux sociaux, cette phrase combien précieuse : «La seule façon d’être sûr d’échouer est de ne pas essayer.»

Seule l’action repousse les limites de l’impossible qui, par définition, est toujours provisoire.

A Ghislain et à tous ceux qui, convaincus que la Providence est toujours du côté de ceux qui osent, mettent toutes les chances de leur côté pour aller aussi loin que peuvent les porter leurs rêves, je souhaite réussite et santé.

Le Congo sera ce que nous ferons de nos rêves. Individuellement et collectivement. 

6 comments

comments user
JulioKab

Merci de nous encourager!
C’est bien de voir grand: la vision
Mais aussi de voir loin: la préparation
Comme le fait Ghislain

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