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Heureuse année 2025. Arrêter de contempler les impossibles !

Heureuse année 2025. Arrêter de contempler les impossibles !

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Je sais. Le texte que j’ai publié hier ne transpire pas l’optimisme. Le tableau qu’il dresse est même d’un noir particulièrement foncé. Est-ce pour autant qu’il faut désespérer de tout ? Je ne le pense pas. Je suis autant pessimiste dans l’analyse qu’optimiste dans l’action.

L’année 2024 touche à sa fin. Une nouvelle va bientôt commencer. Et il faut trouver les raisons de croire encore. A quoi ?

A un Congo moins dépendant de la bonne volonté des autres.

A un Congo plus exigeant avec lui-même, ses citoyens et ses dirigeants.

A un Congo moins peureux et plus ouvert au progrès, à l’innovation, à la création, à l’imagination.

A un Congo moins défaitiste et plus résolu.

A un Congo réconcilié avec la science.

Ce sont mes vœux pour le pays. Tout autour de nous laisse penser que nous n’avons pas encore pris le bon virage. Et que même à force de tourner en rond, le Congo s’est enfermé dans un cercle vicieux dont nous ne savons pas encore comment en sortir.

Mais rien ne nous condamnerait autant que le renoncement et le fatalisme.

Puisque vivre, c’est résister, il nous faut résister.

A la tentation du pessimisme paralysant qui en vient un peu facilement au «à quoi bon ?».

A la facilité du pseudo-intellectuel aux yeux de qui rien ne trouve grâce.

A la commodité de la critique facile et de la parole bavardeuse.

Dans notre monde de l’hyperconnexion, nous avons acquis la mauvaise habitude de tout commenter, de tout critiquer, d’avoir un avis sur tout et même davantage.

Une habitude détestable qui a fait de nous des spectateurs et des commentateurs des impossibles, oubliant que seule l’action change le monde. Oubliant également qu’on ne devrait jamais prétendre savoir sans avoir fait.

Sur son ancien blog, Xavier Alberti rappelait cette histoire qui remonte au IVe siècle avant Jésus-Christ.

Pline l’Ancien raconte qu’un jour, un cordonnier critiqua la façon dont le célèbre Apelle de Cos avait peint une sandale. Le peintre rectifia donc son dessin. Encouragé, le cordonnier fit de nouvelles critiques sur le reste de l’œuvre en question, si bien qu’Apelle de Cos lui lança cette formule «Ne supra crepidam sutor iudicaret», c’est-à-dire «Que le cordonnier ne juge pas au-delà de la sandale».

Nous sommes tous devenus, à l’image de ce cordonnier, des critiqueurs de première classe. Jamais satisfait de rien sinon de nos propres bavardages, passant notre temps à contempler les chemins impossibles sans être capables d’en proposer des possibles.

«C’est par l’action que se bâtit l’autorité qui fonde la légitimité. C’est par le travail, par le passage au tamis de nos certitudes, par la lente et laborieuse mise à l’épreuve de la parole facile, que nous pouvons transformer les opinions en connaissance, et c’est l’exact opposé de ce dont se nourrit notre époque, [celle] d’opinions statiques, improductives, voire même destructrices à force d’être inopposables, à force de certitudes», décrit Xavier Alberti.

Pour cette nouvelle année, je vous souhaite plus d’actions et moins de bavardages. Plus de compréhension et moins de jugement. Plus d’analyse et moins de condamnation.

Je vous souhaite aussi de vous éloigner de plus en plus de ce petit objet qui tend à devenir notre maître. Tant nous faisons tourner nos vies autour de lui. Il nous aide désormais à travailler, à draguer, à jouer, à écouter la musique, à suivre les infos. Mais le téléphone portable a un gros défaut. Il nous empêche de nous couper de ce que Braudel désignait comme l’histoire «trop bruyante » ou «clinquante». L’histoire à l’instant T. Celle qui s’écrit en direct, sans recul ni méthode. Celle qui nous conduit à croire à toutes les platitudes. Celle qui nous pousse à penser qu’avant, tout était bien et beau.

L’être humain a besoin de distance, de calme et d’écoute pour comprendre afin de décider et d’agir en connaissance de cause. Pour nuancer et relativiser. Pour imaginer et créer. Pour innover et inventer. Pour «embrasser le champ des possibles [afin d’] arrêter de contempler les impossibles».

Je vous souhaite une heureuse année 2025. Prenez soin de vous et de ceux qui vous sont chers. Profitez de la vie. Agissez. Bougez. Créez. Labourez. Plantez. Arrosez. Courez. Marchez. Lisez. Et quoi qu’il advienne, continuez de rêver.

3 comments

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Angélique SIEZA/KUELA

Merci pour tes bons vœux, mon ami. Joyeuses fêtes.

Bonne année 2025 à toi et à ta famille.

    comments user
    Joël Bofengo

    Merciii la fille de Sankara.
    🍾🎉😎

      comments user
      Angélique SIEZA/KUELA

      Le beau du pays des hommes intègres. 📚🖋️🎧⚽

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