Merci, M. Klopp !

Hier, Jürgen Klopp a dirigé pour la dernière fois mon club de cœur, Liverpool FC. C’était le dernier match de la saison 2023-2024 (victoire face aux Wolves 2-0). Le manager allemand avait annoncé le 26 janvier dernier qu’il ne sera pas à la tête du club la saison prochaine. C’est la fin d’une belle histoire.

Une histoire entre un technicien hors pair et un club légendaire qui avait perdu de sa superbe quand Klopp en prend les rênes en octobre 2015.

En 2019, Liverpool FC est champion d’Europe. L’année d’après, les Reds sont champions d’Angleterre. Titre derrière lequel ils couraient depuis trente ans.

Des émotions pleines la tête

Mais ce que je garde de Jürgen Klopp, c’est moins les huit titres remportés pendant ses neuf ans à la tête de mes Reds que des émotions, des souvenirs inoubliables et des leçons de vie.

Le 16 mai 2021, je suis à Beni depuis quelques jours. Au bar de l’hôtel où je loge, on diffuse Liverpool FC vs West Bromwich Albion.

Les Reds doivent gagner pour espérer se qualifier pour la prochaine Ligue des champions.

A la dernière minute de jeu (90+5), alors que les deux équipes sont à égalité (1-1), Alisson, le gardien de but de Liverpool, reprend victorieusement de la tête un corner. Je saute sur mon voisin. Et nous crions de joie, au point de faire sursauter les autres clients de leurs chaises. J’apprendrai plus tard que le gars est effectivement un fan de Liverpool FC et travaille dans la même boite que moi. Je venais de Kananga. Il venait de Pretoria.

Des émotions comme celle-ci, j’en ai beaucoup éprouvé ces dernières années.

La défaite, même pas peur

Mes voisins à Kananga sont venus frapper à ma porte un soir de Ligue des champions alors que je criais de joie tout seul dans mon salon après le quatrième but de Liverpool face à Barcelone à Anfield.

Le Liverpool FC de Klopp, c’est l’irrationnel jusqu’au bout. C’est la prise de risque maximale. C’est un défi permanent lancé à la défaite : tu ne me fais pas peur.

C’est l’autre héritage de Klopp. Il ne sert à rien de craindre la défaite. Cette peur-là est paralysante. Elle empêche l’innovation et réduit la créativité.

C’est la préparation, l’intensité, la passion qu’on met dans la réalisation des entreprises qui créent l’émotion et forge la victoire. Ce sont ces ingrédients-là qui créent des souvenirs inoubliables. Quitte à subir des défaites cuisantes.

YNWA

Hier à Anfield, décrit Le Figaro, «les fans ont fait apparaître, avec des affiches, un cœur aux couleurs du drapeau allemand avant d’entonner l’hymne du club, ‘’You’ll Never Walk Alone’’».

Jürgen Klopp est désormais l’un des nôtres. Il sait qu’il ne marchera plus jamais seul.

Avec lui, nous avons chanté dans des moments de doute et de défaite, de confiance et de victoire :

«Quand tu marches à travers une tempête

Garde la tête haute

Et ne sois pas effrayé par l’obscurité

A la fin de l’orage

Il y a un ciel doré

Et le doux chant argenté d’une alouette

Continue de marcher à travers le vent

Continue de marcher à travers la pluie

Bien que tes rêves soient maltraités et soufflés

Continue de marcher, continuer de marcher

Avec l’espoir dans ton cœur

Et tu ne marcheras jamais seul

Tu ne marcheras jamais seul.»

Klopp a convaincu ses joueurs, et nous avec eux, que rien n’était impossible si on faisait preuve de courage, de talent, d’organisation, de volonté, de passion et de patience.

Klopp a réveillé le Liverpool FC éternel dont parle Youssoupha dans l’un de ses titres. Ce Liverpool qui a conquis l’Europe et l’Angleterre, avec un cœur battant et une communion parfaite entre son manager, ses joueurs et son public.

C’est pour cette raison que nous lui serons à jamais reconnaissants.

Merci, M. Klopp.

Publié par Joël Bofengo

Catholique. Journaliste congolais. Curieux de tout (sauf de gastronomie), j’aime lire (des livres) et écouter (la radio). Je crois au meilleur de l’être humain mais je le sais également capable du pire. «Je suis pessimiste avec l'intelligence, mais optimiste par la volonté». Fan de Liverpool FC.

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