Avec ce blog, il y a déjà une certitude. Il a tenu plus longtemps que le précédent : «Joël raconte sa curiosité». Trois ans que j’anime cet espace que vous êtes de plus en plus nombreux à visiter. Mais ce n’est que le début.
Le début d’une longue relation que je compte bien entretenir au fil du temps à coups des textes que je souhaite de meilleure qualité. Et à coups de discussions. Vous remarquerez qu’au bas de ce texte, il y a une zone réservée aux commentaires. Investissez-la. C’est votre zone. Réagissez aux contenus publiés autant que vous le pouvez. Je répondrai. Nous discuterons. Conseillez-moi des lectures. Je me ferai un plaisir de les découvrir. Et j’en ferai de même.
Car dans ce monde où les repères (sexuels et générationnels, notamment) sont de moins en moins visibles et où l’affirmation de soi prend de plus en plus de place face à la conversation, je suis convaincu que c’est la culture qui nous permettra de nous retrouver pour échanger, pour discuter, pour apprendre les uns des autres.
C’est pour cette raison que je pense que nous avons besoin d’espaces de transmission. Comme l’écrit fort justement le philosophe Dany-Robert Dufour dans «Le Divin Marché», «si rien n’est transmis, il n’y a rien à critiquer». Et s’il n’y a rien à critiquer, il n’y a rien à améliorer. C’est la mort assurée. La mort non pas seulement symbolique d’une société où le débat apaisé et constructif aurait disparu. Mais celle d’une civilisation. La civilisation humaine dont l’une des spécificités est que chaque génération est appelée à faire l’éducation de l’autre.
Car comme le mentionne Emmanuel Kant dans «Traité de pédagogie», contrairement à «l’animal, qui est par son instinct même tout ce qu’il peut être […]. L’homme a besoin de sa propre raison. Il n’a pas d’instinct et il faut qu’il se fasse à lui-même son plan de conduite. Mais, comme il n’en est pas immédiatement capable, et qu’il arrive dans le monde à l’état sauvage, il a besoin du secours des autres».
Et c’est ce rôle que joue l’écriture : transmettre les savoirs, les connaissances, les opinions, les émotions, les rêves, etc. C’est la raison d’être de ce blog. Je veux partager avec vous ce que j’apprends (ou ce que m’apprend la vie par mes lectures, mes rencontres, mes découvertes, etc).
Écrire donc pour transmettre, pour partager, pour interpeller, pour (se) questionner, pour susciter le débat. Écrire aussi pour conjurer le sort de notre société post-moderne qui semble se condamner à dépérir. Préférant désormais la performance à la robustesse. L’immédiateté au temps long. La froideur des écrans à la chaleur de la rencontre physique. Le fanatisme des certitudes au questionnement perpétuel.
Mais comme Jacques Attali, je pense qu’«il est urgent de ne pas laisser le désespoir s’emparer» de nous. Il faudrait pour cela, «échapper au syndrome Stefan Zweig».
Plus que jamais, notre société a besoin de se voir proposer des perspectives crédibles. Les plus jeunes notamment doivent être convaincus «que si la bataille pour la survie de l’humanité n’est pas gagnée, elle peut l’être. Et qu’ils peuvent y contribuer».
Ce blog veut également jouer ce rôle. Faire des constats, c’est bien. Proposer des perspectives crédibles, c’est encore mieux. A trois ans, «La Plume de Joël» ne se limitera plus à attirer l’attention sur les catastrophes annoncées (climat, démocratie, numérique). Je proposerai d’autres voies à suivre que je pense être meilleures. Vous me direz ce que vous en pensez. Nous en discuterons.
Car, à force de répéter les mêmes sombres pronostics, tout le monde finit par considérer la réalité comme un spectacle extérieur.
«C’est très dangereux, prévient Jacques Attali. Et ce serait une grande faillite de la prévision si elle n’est plus qu’une façon de préparer les esprits à accepter de vivre l’intolérable. Pour l’éviter, il faut ne pas renoncer à s’indigner, à se rebeller.» Et à proposer.
Et pour bien fêter ce troisième anniversaire, je me propose de commencer désormais à partager avec vous une fois par mois, en plus des autres publications, le résumé d’un livre dont j’aurai particulièrement apprécié la lecture. J’espère pouvoir le faire suffisamment bien pour vous inciter à vous le procurer et à le lire. Car, si ce blog peut vous amener à vous éloigner de plus en plus de vos écrans pour vous rapprocher de plus en plus des livres, je serai le plus heureux des hommes.
Ça ne sera pas évident, je le sais. Mais ça viendra. Comme je l’ai écrit plus haut : ce n’est que le début.
Que vive la lecture !
Heureux anniversaire à nous !
Tu nous donnes davantage le gout à la lecture. Excellent travail mon ami
Personnellement j’attends impatiemment le résumé. Tu le feras bien
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Merci beaucoup très cher . Votre plume est ouf! .
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